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Assises de l'animation : de nouvelles préconisations pour aller plus loin

Chapo

Le Conseil d’orientation des politiques jeunesse a publié le 13 décembre des préconisations ambitieuses répondant aux différents enjeux identifiés par les Assises de l’animation.

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"Aujourd’hui, si le secteur de l’animation apparaît très diversifié dans ses formes et ses structures qui la mettent en œuvre, il apparaît, en revanche, un consensus sur la nécessité d’entamer une réflexion sur ses objectifs, les enjeux qu’elle porte et les problématiques auxquelles elle est confrontée." Les premières lignes de la contribution aux Assises de l’animation du Conseil d’orientation des politiques jeunesse (Coj) sont sans appel et sans surprise. Elles énoncent une vérité que nul ne peut aujourd’hui contester. Comme sont ensuite soulignées des problématiques à solutionner de manière urgente : les difficultés de recrutement de personnels qualifiés sont réelles, la place de l’engagement volontaire dans le secteur est à repenser, comme la formation et la qualification des animateurs… et la crise sanitaire a révélé (ou confirmé) la fragilité économique de ce secteur pourtant essentiel.
À sa manière, le préambule de cette contribution fait aussi écho aux mouvements nationaux de grève qui se sont déroulés pour les plus récents les 14 et 15 décembre. Il fait écho à tous ceux qui ont fait entendre dans les rues ou devant les préfectures leurs revendications et leur légitime colère. Le secteur et le métier vont mal !

Des préconisations liées aux enjeux des Assises

Cette contribution du Coj est étroitement liée au lancement des Assises de l’animation le 24 novembre. En effet, les membres de la commission "éducation populaire" souhaitaient répondre, en s’appuyant sur leurs travaux passés, aux enjeux identifiés par la secrétaire d’État Sarah El Haïry, à savoir : articuler les politiques nationales et territoriales, repenser l’organisation et les conditions de travail, renforcer l’attractivité du Bafa et accompagner l’engagement jusqu’à la professionnalisation. Ils appellent également à associer à cet événement "les représentants d’organisations autres dans le cadre de ces travaux", une formulation plutôt vague mais qui laisse espèrer l’introduction des organisations syndicales représentant les salariés (actuellement seules les organisations d'employeurs participent pleinement aux travaux des Assises de l'animation).
Pour chacun des quatre enjeux identifiés par les Assises, le Conseil d’orientation des politiques jeunesse égraine ainsi des préconisations souvent concrètes et en parfaite adéquation avec le terrain. Il propose par exemple la mise en place d’outils de formation pérennes et communs aux différents acteurs éducatifs (animateurs, enseignants…) dans le but de créer une culture commune et de faciliter les liens entre éducation populaire et éducation formelle. Il souhaite par ailleurs "créer et structurer des filières de formation initiale de l’animation intégrées par l’Éducation nationale et l’enseignement supérieur, en lien avec la filière de l’éducation populaire (dont la filière jeunesse et sports)". Et aussi, "permettre au CNFPT de soutenir la formation professionnelle de non titulaires qui sont en voie de professionnalisation, notamment par la prise en charge de formations conduisant à la validation de blocs de compétences". Lorsqu’il aborde l’amplitude horaire du métier et les temps de travail partiels, il préconise entre autres de "définir un socle commun de compétences entre les différents emplois pour permettre une réelle porosité entre eux" ou encore "entamer une réflexion sur une cohérence des grilles de rémunérations de la fonction publique territoriale et des associations pour permettre une employabilité accrue via des groupements d’employeurs".
Toutes les préconisations du Conseil d’orientation des politiques jeunesse ne sont pas nouvelles ; elles ont déjà été évoquées ces dernières années dans d’autres travaux… Elles sont ambitieuses mais justifiées et à la hauteur des besoins de ce secteur depuis bien trop longtemps laissé en jachère.

Un calendrier contraint par l'élection présidentielle

Une grande interrogation demeure toutefois : que vont devenir ces préconisations ? Ont-elles même été simplement entendues par la secrétaire d’État ? La deuxième phase de travail des Assises de l’animation s’est tenue le 13 décembre dernier, en visioconférence, et l’ordre du jour comme la teneur exacte des travaux ne nous sont pas encore parvenus de manière officielle. Il reste donc difficile, malgré les intentions volontaires affichées par la secrétaire d’État, de deviner la suite qui sera donnée à ces Assises. La proximité de l’élection présidentielle bride considérablement la machine législative et il semble difficile aujourd’hui d’agir rapidement et en profondeur, même en usant d'outils réglementaires aux procédures accélérées, comme les décrets.
Le Conseil d’orientation des politiques jeunesse explique que "les Assises de l’animation peuvent être le premier temps de la construction concertée d’une politique publique ambitieuse pour l’animation". Nous pourrions ajouter à la condition d’être transparent sur le calendrier et de s’extraire du cadre de la campagne présidentielle… La valorisation de l’animation et de l’action des professionnels et des volontaires passe en premier lieu par la mise en place d’une ambition politique, et non politicienne, réelle et forte !

>>> Téléchargez ici la contribution du Conseil d’orientation des politiques jeunesse.

 

Titre :
Assises de l'animation : de nouvelles préconisations pour aller plus loin
Auteur :
Florent Contassot
Publication :
19 mars 2024
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/1087
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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