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Carnet d'été : « Pour l’amour du jeu et du partage. »

Chapo
Lucile Aubert s’occupe de la ludothèque du centre social Émile-Jourdan de Nîmes, un lieu dédié au partage et aux échanges, ouvert tant en été qu’en période scolaire.
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Une ludothèque, c’est un espace d’échanges, un lieu où les générations et les cultures se rencontrent pendant une matinée, un après-midi, une soirée… durant un temps ludique et convivial. En période estivale, ces espaces, souvent installés au cœur des centres urbains, ne sont tous pas éteints, vides et silencieux ; certains s’ouvrent au monde, sur leur quartier et leurs habitants, pour l’amour du jeu et du partage. La ludothèque du centre social Émile-Jourdan, situé non loin du centre-ville de Nîmes, en est un exemple. Comme le précise Lucile Aubert, la jeune femme qui s’occupe de l’espace : « Cet été, nous accueillons le matin des groupes d’enfants venant de deux centres de loisirs voisins. Je mets à leur disposition des jeux adaptés à leur âge et surtout, qui ne s’envolent pas et avec des pièces de petite taille. »

Car, cette année, en juillet et en août, la ludothèque du centre social s’est installée en semi-extérieur, dans un ancien lavoir récemment rénové. Une idée qui n’exige aucune débauche de moyens et qui permet à l’espace d’afficher pleinement son dynamisme. « Nous sommes aussi ouverts les après-midis et organisons deux fois par mois, le soir, des apéros-jeux avec tous ceux qui le désirent. Je passe une invitation sur ma page Facebook et on a un peu de publicité dans le journal local. Au final, ces soirées rassemblent de vingt à trente joueurs, des habitants du quartier et des gens de passage, autour d’un jeu et d’un plat. » Dans les propos de l’animatrice, on perçoit tout à la fois la modestie du lieu et celle des actions menées mais aussi toute la retenue avec laquelle la jeune femme en fait la promotion. C’est vrai qu’il n’y a pas ici d’animations et de projets pharaoniques… mais on y ressent une profonde volonté de faire vivre un lieu et de démocratiser le jeu. À la ludothèque du centre social Émile-Jourdan, on joue et on partage, c’est aussi simple que cela !

De l’animalerie à l’animation

« Je suis arrivée à ce poste en novembre dernier. La place était libre. Je suis une joueuse dans l’âme et je connaissais le centre social, car j’y étais bénévole. C’était fait pour moi ! » Animer la ludothèque n’est pas un temps plein : approximativement une douzaine d’heures par semaine en période scolaire, et plus d’une trentaine en été. Mais ce n’est pas la préoccupation première de cette jeune femme de 27 ans. « Ce salaire complète mon RSA ; c’est mon argent de poche en quelque sorte. J’ai une fille âgée de 6 ans qui rentre au CP cette année, et ce poste me permet d’être auprès d’elle. »

Lucile Aubert est arrivée dans l’animation par la petite porte. Au fil des années et en suivant un programme d’orientation et de découverte professionnelle. « Ce n’est pas mon métier à la base : avant, j’étais vendeuse en animalerie. Mais comme je ne savais pas où j’en étais, j’ai décidé de suivre une formation pour savoir quel métier pouvait me convenir. Au final, on m’a dit que l’animation était faite pour moi. J’ai donc enchaîné les stages en centres de loisirs, avec des classes de découverte, dans les maisons de quartier… avec mon Bafa, et il s’est avéré que le métier m’a plu. L’expérience la plus enrichissante a sans doute été le travail d’animation socio-linguistique que j’ai mené lors de mon service civique au sein d’une petite association nîmoise. Cette dernière était située dans un quartier défavorisé. Pour moi, la petite fille de bourgeois, cela a été une claque et une période durant laquelle j’ai beaucoup appris. »

C’était il y a deux ans ; depuis, Lucile a continué son chemin. Elle échafaude de nouveaux projets d’ouverture pour la ludothèque, continuera un projet de fabrication de jeu de grande taille en partenariat avec le CEMA Guillaumet (foyer de vie pour adultes handicapés), espère pouvoir accroître son stock de jeux en 2013 et envisage aussi de passer un Bpjeps Animation sociale. Le monde de l’animation est aussi fait d’actions quotidiennes dispensées avec pudeur, auxquelles bien souvent personne ne prête guère attention.

Florent Contassot

Titre :
Carnet d'été : « Pour l’amour du jeu et du partage. »
Auteur :
David Jecko
Publication :
25 avril 2024
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/567
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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