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Jean-Michel Blanquer, nouveau ministre des animateurs

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Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, est aussi responsable des champs de la jeunesse et de la vie associative. Qui est-il, quelles sont ses prérogatives, et comment sa nomination a-t-elle été accueillie ?
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Jean-Michel Blanquer, nommé ministre de l’Éducation nationale le 17 mai 2017, dans le gouvernement d’Édouard Philippe, est âgé de 53 ans. Il occupait depuis mai 2013 le poste de directeur général de l’Essec (École supérieure des sciences économiques et commerciales – l’une des meilleures écoles de commerce européennes). Il a auparavant été directeur général de l’Enseignement scolaire au ministère de l’Éducation nationale entre 2009 et 2012, sous le gouvernement de François Fillon. Il a également été recteur et directeur adjoint au cabinet du ministre de l’Éducation Gilles de Robien en 2006-2007.

Après un flou de quelques jours suite à l’absence de l’intitulé « Jeunesse » dans le gouvernement Philippe, un décret paru au JO du 25 mai 2017 détaille le périmètre de compétence de Jean-Michel Blanquer, qui couvre le champ de l’Éducation nationale mais aussi celui de la Jeunesse et de la Vie associative.

Voici les attributions du ministre de l’Éducation nationale listées dans ce décret :
• "préparer et mettre en œuvre la politique du gouvernement en faveur de l’accès de chacun aux savoirs et du développement de l’enseignement pré-élémentaire, élémentaire et secondaire ;
• veiller au développement de l’éducation artistique et culturelle des enfants et des jeunes adultes tout au long de leurs cycles de formation ;
• élaborer et mettre en œuvre la politique en faveur de la jeunesse et du développement de la vie associative ;
• contribuer à la définition et à la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’égalité des chances et de lutte contre les discriminations ;
• participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de la politique en faveur du développement et de la diffusion des usages du numérique dans la société et l’économie."

Le texte précise que "pour l'exercice de ses attributions en matière de jeunesse et de vie associative, le ministre de l'Éducation nationale a autorité sur la direction de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative ; il a, conjointement avec la ministre des Sports [Laura Flessel], autorité sur l'inspection générale de la Jeunesse et des Sports".

Quelle place pour l’éducation populaire ?

Le rassemblement dans un même ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse n’est pas une nouveauté. Il avait déjà été observé dans le gouvernement Fillon 3 (novembre 2010 à mai 2012), où Luc Chatel occupait le poste de ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Vie associative. Il était toutefois secondé par Jeannette Bougrab, secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de la Vie associative. Aujourd’hui se pose la question (ou la crainte ?) d’une Éducation populaire noyée dans un ministère dédié prioritairement à l’Éducation nationale.

Le Cnajep, qui regroupe 74 associations ou fédérations de jeunesse et d’éducation populaire, déclare dans un communiqué du 29 mai lire "l’organisation gouvernementale comme une invitation à travailler les questions de jeunesse et d’éducation populaire de manière transversale et interministérielle". La coordination rappelle que "parce qu'elle mobilise des millions de femmes et d'hommes partout en France autour de projets éducatifs, culturels, artistiques, sportifs et citoyens, l'éducation populaire a un rôle déterminant à jouer dans le processus de transformation sociale qui permet de donner à chacun.e une place dans la société". Le Cnajep ajoute que par le passé "les pouvoirs publics ont su compter sur cette force associative. Nous espérons qu’il en restera de même et que nous pourrons continuer de porter cette ambition pour une société plus juste, plus solidaire et plus démocratique".

Sur les réseaux sociaux, un compte Twitter @GPoleEducatif, créé au lendemain de l’élection présidentielle et relayé notamment par certains représentants des syndicats UNSA-Éducation et SEP-UNSA, accueille ce ministère comme un premier pas positif, à condition qu'il en entraîne d'autres (inclusion des Sports dans le pôle éducatif, et rattachement des personnels Jeunesse et Sports à la direction des ressources humaines de l'Éducation nationale). Le compte annonce d'ailleurs "l'élaboration collective d'un livre blanc pour un grand pôle éducatif interministériel". Un groupe de discussion associé a même été créé sur Facebook, sous l'intitulé "Jeunesse&Sports : Création d'un grand pôle éducatif interministériel", pour rassembler les personnes désireuses de soutenir l'initiative et de participer à la réflexion.

"Peu d’ambition pour la jeunesse"

Ce ministère aux compétences larges ne satisfait pourtant pas tout le monde. Interrogé par Le Monde le 25 mai, Jimmy Losfeld, président de la FAGE, premier syndicat étudiant, a déclaré avoir "du mal à comprendre la logique. Cela montre encore une fois le peu d’ambition pour la jeunesse, simplement rattachée comme une compétence à un ministère qui risque fort de ne pas s’en préoccuper."
Mêmes réserves du côté d’Antoine Dulin, vice-président du Conseil économique, social et environnemental et président du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse, pour qui : "Un ministère comme [la Rue de] Grenelle, qui ne joue jamais le jeu interministériel car il se suffit à lui-même, cela promet…"
Les premières décisions du nouveau ministre devraient assez rapidement nous donner des indications sur la façon dont il compte mener sa politique en matière d’éducation et de jeunesse, notamment sur le sujet hautement sensible d’un retour sur la réforme des rythmes éducatifs.

David Jecko (partiellement avec AEF)

Les autres ministres en lien avec l’animation

• Nicolas Hulotministre de la Transition écologique et solidaire (développement durable, économie sociale et solidaire…).
• Richard Ferrandministre de la Cohésion des territoires (ville, lutte contre les discriminations, logement, rénovation urbaine…).
• Agnès Buzynministre des Solidarités et de la Santé (enfance, famille, personnes âgées, lutte contre la pauvreté, addictions, économie sociale et solidaire…).
• Françoise Nyssenministre de la Culture (éducation artistique et culturelle, politique culturelle, spectacle vivant et arts plastiques…).
• Laura Flesselministre des Sports (promotion et développement des activités physiques et sportives…).
• Marlène Schiappasecrétaire d'État à l'égalité entre les hommes et les femmes (modes de garde des jeunes enfants, lutte contre le harcèlement et les discriminations, lutte contre l’homophobie…).
• Sophie Cluzelsecrétaire d'État chargée des personnes handicapées.

Titre :
Jean-Michel Blanquer, nouveau ministre des animateurs
Auteur :
David Jecko
Publication :
19 mars 2024
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/757
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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