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Crise de l’animation : des difficultés toujours réelles

Chapo

Le nouveau Baromètre des difficultés de recrutement dans l’Éducation populaire a été publié début novembre. Sans surprise, la situation ne s’améliore pas : la crise de l’animation reste malheureusement une réalité tant pour les salariés que pour les employeurs.

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Depuis quatre ans, l’organisation professionnelle Hexopée, en partenariat avec le syndicat employeur du lien social et familial Elifsa et le Fonds de coopération de la Jeunesse et de l’Éducation populaire, réalise chaque automne un baromètre national sur les difficultés de recrutement. C’est un excellent indicateur ; il s’intéresse avant tout aux employeurs mais touche 2 126 structures de toutes tailles et sur tous les territoires, qui représentent tout de même 40 % des emplois des branches Éclat, acteurs du lien social et familial (Alisfa), habitat et logement accompagné (HLA), sport et tourisme social et familial (TSF). Sans surprise, vous le constatez sûrement sur le terrain, cette édition 2024 pointe comme les précédentes enquêtes les importantes difficultés de recrutement que rencontrent les employeurs du secteur de l’animation. Cette année, plus 69 % des répondants déclarent en effet toujours connaître cette réalité, ce qui est à peine inférieur de 3 % aux chiffres de 2023. Mais surtout, la situation n’a pas évolué pour 63 % d’entre eux et elle s’est même aggravée en une année pour 31 %.

Les employeurs répondants recensent par ailleurs pour l’année 2024 plus de 7 300 postes vacants dans tous les métiers pratiqués : des animateurs permanents et saisonniers pour la moitié d’entre eux, comme des professionnels de la petite enfance, des fonctions administratives, d’entretien, de restauration, de coordination voire de direction. Cette pénurie impacte bien évidemment la tenue des activités : près de 4 structures répondantes sur 10 (39 %) se sont vu obliger de diminuer leur offre de loisirs tout au long de l’année (dont 21 % pendant l’été). Pour autant, en 2025, les projets de recrutement seront en hausse : plus de 18 500 ouvertures de postes sont prévues, à savoir plus de 1 200 qu’en 2023.

Un appel à l’aide sans réponse

« Lorsqu’ils sont interrogés sur les principales causes de leurs problématiques de recrutement, les employeurs de l’Éducation populaire distinguent en premier lieu les rémunérations proposées (71 %), le manque de diplomation ou de formation des candidats (62 %) et les temps partiels, fréquents dans nos champs (55 %). » On ajoutera à cette liste les perspectives d’évolution (54 %), l’engagement demandé (50 %), les horaires proposés (47 %)… Preuve s’il en est qu’il reste encore à faire pour accroître l’attractivité du métier, même si les répondants assurent avoir amélioré la qualité et les conditions de travail (50 %), augmenté les salaires (36 %) et financé la formation des salariés (35 %).

Ces raisons demeurent quasiment inchangées depuis la première enquête d’Hexopée. Pour autant, comme le souligne le communiqué de l’organisation, les employeurs de ces branches se sont également mobilisés collectivement en proposant entre autres des revalorisations des minimas conventionnels, un accord sur la rémunération des temps de préparation… Pareillement, le comité de filière Animation a rendu publiques de nombreuses recommandations dans ses avis pour répondre à ces problématiques. Malheureusement, ces solutions n’ont jusqu’alors jamais été « gagées » par les financeurs des associations employeuses. Leur inquiétude est donc réelle face à l’indifférence des pouvoirs publics et, pour la première fois depuis la mise en place de ce baromètre, la part des projets de recrutement en CDI au sein de cette enquête baisse de 40 % en 2023 à 34 % cette année. Un même recul est aussi constaté pour les recrutements en contrats d’apprentissage.

Les résultats de l’enquête poussent de nouveau Hexopée, Elisfa et le Fonjep à réclamer des politiques publiques stables prenant en compte les fortes évolutions du contexte économique, des décisions fortes et des solutions pérennes, ce que ne laisse pas penser l’actuel projet de loi de finances. De manière, comme le dit justement Patrick Chenu, président du Fonjep, à ce que les difficultés de recrutement des employeurs associatifs ne s’installent pas plus longtemps dans la durée et à mobiliser les savoir-faire de l’Éducation populaire pour renforcer encore « les actions permettant le développement du sens critique, le développement de l’engagement sous toutes ses formes et la contribution de toutes et tous à l’approfondissement démocratique dans une société divisée ». 

Titre :
Crise de l’animation : des difficultés toujours réelles
Auteur :
Florent Contassot
Publication :
5 décembre 2024
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/2594
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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