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Législatives 2024 : les programmes des principales formations politiques en matière d’éducation, de jeunesse et de vie associative

Chapo

Les principales formations politiques ont publié leur projet en matière d’éducation et de jeunesse pour les élections législatives anticipées. À droite et à l’extrême droite, on prône principalement les valeurs d’autorité, alors que la coalition de gauche développe un programme éducatif plus ambitieux. Cette dernière est la seule formation à aborder la vie associative.

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© Ana-Marija Mrkic – Shutterstock
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À quelques jours du premier tour des élections législatives anticipées, dimanche 30 juin, à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République, Emmanuel Macron, au soir des élections européennes, le 9 juin dernier, Le Journal de l’Animation s’est penché sur les programmes des candidats portés par les principales formations politiques, en matière d'éducation, de jeunesse et de vie associative : Ensemble pour la République, le Nouveau Front populaire, le Rassemblement national et les Républicains.

Le coût et la gratuité de la scolarité

Ensemble pour la République (formation de la majorité présidentielle regroupant Renaissance, Horizons, UDI et le MoDem), dans son programme de 12 pages, aborde l’éducation sous l’angle du coût de la scolarité en proposant de baisser le coût de la rentrée scolaire pour les familles avec « l’achat groupé de fournitures scolaires ». Le programme du Nouveau Front populaire (NFP), la coalition des principaux partis de gauche (La France Insoumise, le Pari communiste français, le Parti socialiste, Les Écologistes-Europe écologie les Verts, Place publique, Génération·s, la Gauche républicaine et socialiste, le Nouveau Parti anticapitaliste et la Gauche écosocialiste), dans son document de 24 pages, est plus ambitieux en voulant « engager les premiers pas pour la gratuité intégrale à l’école » : cantine scolaire, fournitures, transports, activités périscolaires. 

Le NFP entend faire voter « une grande loi pour l’école », « abroger le choc des savoirs », « préserver la liberté pédagogique », « moduler les dotations des établissements scolaires – y compris privés – en fonction de leur respect d’objectifs de mixité sociale » et « augmenter le montant du Pass’Sport à 150 € et étendre son utilisation au sport scolaire en vue de la rentrée ».

Les effectifs scolaires

Roger Chudeau, responsable des questions d’éducation du Rassemblement national (RN), a indiqué, dans un entretien aux Échos, vouloir « élargir les dédoublements de classes aux petites sections de maternelle dans l’éducation prioritaire » et que « l’ensemble de la scolarité du primaire soit dédoublé ». Si le RN promet 12 élèves par classe en éducation prioritaire et moins de 20 élèves par classe dans le premier degré, là où le NFP entend « réduire les effectifs par classe pour faire mieux que la moyenne européenne de 19 élèves », cette proposition n’apparaît pas dans le programme de 12 pages du candidat Bardella.

Le programme des Républicains (candidats n’ayant pas fait alliance avec le Rassemblement national) tient en une page et dix points. Il s’agit, dans la proposition n° 10, de « réformer en profondeur l’éducation et la santé » : « Nous voulons revaloriser le salaire des enseignants, donner de l’autonomie aux établissements scolaires, rétablir le mérite. L’enseignement privé doit être respecté tout comme les établissements de soins privés. » De quoi rester sur sa faim.

Sursaut et big-bang d’autorité

Ensemble pour la République entend « renforcer la formation des professeurs » ; « organiser le remplacement systématique des absences pour regagner des heures d’enseignement » et « renforcer l’école inclusive pour les élèves en situation de handicap », alors que le NFP appelle de ses vœux la « création d’un service public d’accompagnement des élèves en situation de handicap, en formant et titularisant les actuelles accompagnantes d’élèves en situation de handicap (AESH) ». Le programme d’Ensemble pour la République entend « instaurer un contrat parents/école » pour « défendre l’autorité des professeurs sur les élèves ». L’autorité des enseignants est en effet un axe fort du Premier ministre Gabriel Attal qui avait déjà lancé, mi-avril, une concertation au sein de l’Éducation nationale pour aboutir à des propositions visant à provoquer un « sursaut d’autorité » à l’école.

D’autorité, il en est aussi question aussi au Rassemblement national (RN), avec la volonté de vouloir « refaire de l’école un asile inviolable ou les querelles des hommes n’entrent pas », ce qui passe par « un big-bang de l’autorité dès la rentrée de septembre », comme l’a exprimé son président Jordan Bardella, lundi 24 juin au cours de sa conférence de presse, alors que son programme aborde très peu les thèmes de l’éducation et de jeunesse. 

Interdiction des téléphones portables

Dans la lignée de la volonté d’Emmanuel Macron, à la suite du rapport de la « commission écran », de réguler les écrans à l’école, en avril dernier, le président du RN a annoncé « l’interdiction des téléphones portables dans les établissements scolaires, y compris dans les lycées », pour faire des écoles « des zones de sobriété numérique », pointant les effets des écrans « sur les difficultés de concentration ou les comportements mimétiques », a-t-on appris au cours de sa conférence de presse. Le programme Ensemble pour la République, aborde aussi les écrans, avec la proposition d’«[interdire] l’accès aux réseaux sociaux avant 15 ans pour protéger nos enfants des contenus haineux, pornographiques et du harcèlement en ligne ». 

Outre le vouvoiement des enseignants rendu « obligatoire », le RN entend « instaurer un uniforme au primaire et au collège » et remplacer le collège unique par un collège « modulaire » pour orienter les élèves plus tôt et en insérer certains plus tôt sur le marché du travail, une mesure délétère pour les droits de l’enfant. On apprend dans son programme le projet d’ « adapter l’offre de formation initiale et continue aux besoins réels des branches professionnelles ».

La politique jeunesse

En ce qui concerne la jeunesse et les problématiques du harcèlement, au cours de sa conférence de presse, le président du RN a annoncé vouloir instaurer « des sanctions planchers » et ouvrir « des centres spécialisés pour les élèves perturbateurs ou harceleurs, pour protéger à la fois les autres élèves et les enseignants ». Le RN souhaite également « réformer une partie de la justice des mineurs (abaissement de la majorité pénale à 16 ans, possibilité de comparution immédiate…) ».

Le programme d’Ensemble pour la République souhaite généraliser le Service national universel (SNU) d’ici à 2026 « pour chaque jeune de 16 ans ou en classe de seconde afin de renforcer la cohésion sociale et nationale au sein de notre jeunesse ». Un SNU que les députés du Nouveau Front Populaire (NFP) supprimeront s’ils obtiennent la confiance des électeurs : « Arrêter le SNU pour soutenir à nouveau les associations de jeunesse et d’éducation populaire ». Le NFP entend « créer un dispositif de billet unique ouvert aux jeunes permettant d’accéder à l’ensemble des trains, transports en commun ainsi qu’aux vélos et voitures en libre-service du territoire français ».

Le sport

En matière de pratique sportive, le programme du NFP est le seul à aborder le « sport populaire » et le sport en général : « Fixer la pratique de l’EPS à quatre heures hebdomadaires tout au long de la scolarité et créer une association sportive dans tous les établissements scolaires du premier degré ; porter un plan de 10 000 équipements sportifs supplémentaires, pensé pour favoriser la pratique du sport féminin et du parasport (…) ; rénover les équipements sportifs existants (…) ; porter les moyens du ministère des Sports à 1 % du budget de l’État et développer des maisons de Sport-Santé dans tout le pays (…). »

La vie associative

Dernière thématique, la vie associative : seul le programme du NFP en parle, dans un paragraphe « Défendre les libertés publiques ». Il souhaite « abroger le contrat d’engagement républicain liberticide pour les associations » et « défendre et renforcer les libertés syndicales et associatives et en finir avec leur répression ».

Enfin, dans le paragraphe « Apaiser », le programme du NFP souhaite « relancer la création d’emplois aidés pour les associations, notamment sportives et d’éducation populaire ». Histoire de renouer avec un projet de vivre-ensemble étiolé, qui manque cruellement à nos territoires, à la veille du moment historique que la France s’apprête à vivre dans les prochains jours : un véritable défi à relever sur le terrain et dans les urnes !

Titre :
Législatives 2024 : les programmes des principales formations politiques en matière d’éducation, de jeunesse et de vie associative
Auteur :
Isabelle Wackenier
Publication :
5 décembre 2024
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/2400
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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