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Covid-19 / Témoignage d'Isabelle Watrin, animatrice dans le Val-d'Oise : "La sécurité affective n'est plus assurée."

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Cette série de témoignages illustre la manière dont les acteurs du secteur de l’animation traversent cette crise. Parole à Isabelle Watrin, 30 ans, animatrice dans le Val-d'Oise.
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"Sur le temps scolaire, les enfants sont accueillis dans leurs écoles habituelles, pour ne pas bouleverser leur quotidien, et ils sont au maximum une quinzaine par jour. Ce sont les enseignants qui viennent les chercher et qui les ramènent. Le reste du temps, les enfants, qui ne sont que cinq-six en moyenne, sont rapatriés dans une zone périscolaire située à côté de la cuisine centrale. Cette dernière est encore ouverte et prépare les repas pour les enfants car elle assure toujours le portage des repas aux personnes âgées. On accueille de 6 h à 8 h 20, de 11 h 30 à 13 h et de 16 h à 18 h 30, et le mercredi en continu. Le nombre d’enfants fluctue d’un jour à l’autre, on peut passer de trois à une dizaine. Ce chiffre augmentera si on en vient à appeler la deuxième ligne de soignants du secteur."

"Un directeur et un animateur sont présents chaque jour sur le site et ils restent en poste une semaine. Ce chiffre augmentera si nous venons à dépasser les dix enfants accueillis. Ce sont des volontaires et tous les agents à risques et à pathologie ont été écartés. Nous devrions également, ces prochains jours, réouvrir l’un des pôles vacances : les quatre directeur et animateurs présents, différents chaque jour, auraient pour mission de nettoyer et de préparer les lieux… en vue de la reprise et des vacances. Habituellement, nous sommes une quarantaine d’animateurs, il y a des contractuels mais la quasi-totalité sont des agents territoriaux."

"Il est difficile de garder ses distances avec les petits."

"Pendant l’accueil et durant les repas, les enfants sont installés en quinconce sur les tables et séparés d’un mètre. Nous n’avons pas de masque, de blouse ou de lunettes mais nous avons des gants vinyliques et du gel. Nous passons dès que possible un produit spécial sur les tables et les chaises pour les désinfecter. Cela remplace la lavette que nous avons d’habitude. Une équipe de nettoyage passe aussi tous les soirs."

"Il n’est pas simple de faire respecter les gestes barrières avec les maternelles, et encore plus avec les 3-4 ans. Généralement, ils ne comprennent pas ou peu pourquoi ils ne peuvent plus faire de câlins aux adultes et à leurs camarades, ils sont éloignés les uns des autres et les jeux de mains sont interdits. Cette situation engendre beaucoup de questions et de pleurs ; nous avons l’impression de ne plus assurer leur sécurité affective. On leur explique et on leur répète les raisons de cette organisation mais c’est compliqué."

Si vous aussi souhaitez témoigner, contactez-nous en message privé, en mentionnant un numéro de téléphone et le nom de votre structure, sur la page Facebook du Journal de l'Animation.

Titre :
Covid-19 / Témoignage d'Isabelle Watrin, animatrice dans le Val-d'Oise : "La sécurité affective n'est plus assurée."
Auteur :
Florent Contassot
Publication :
28 avril 2024
Source :
https://www.jdanimation.fr/node/923
Droits :
© Martin Média / Le Journal de l'Animation

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